L'exposition

Robots entre science et fiction

Il est rare que ne soit pas immédiatement associée au mot « robot » l’image d’un androïde, imitation mécanique d’un homme parfait. En dépit d’une réalité toute autre, cette humanisation formelle de la machine, débarrassée des barrières entre la fiction et le réel, fait perdurer des représentations du robot qui peuplent les oeuvres de science-fiction. Et c’est toute notre culture qui est imprégnée de ces représentations humanisées.

 
Notre imaginaire collectif semble en effet avoir adopté les visions paradoxales d’hommes artificiels que les récits les plus connus nous proposent : textes religieux fondateurs, mythes anciens, littérature, cinéma, musique, arts plastiques et même jeux vidéo… Ces récits nous parlent de sociétés nouvelles où l’homme serait libéré de ses limites physiques ou de la pénibilité du travail, ce dernier étant délégué à des robots lui ressemblant étrangement ; ou d’histoires d’êtres mécaniques créés à son image, devenus de parfaits compagnons de vie ; ou encore de luttes sans merci livrées contre des créatures artificielles pourtant conçue par lui, mais qui lui auraient échappé. Tous ces récits ont ouvert la voie à la possibilité d’un « autre homme », créé par une science toute puissante et rejoignant ainsi les projets de Descartes ou Leibniz, ou bien fruit d’une intervention divine, renvoyant ses concepteurs à leur vanité pour s’être essayés à créer la vie.

C’est au coeur de cette contradiction entre fiction – des robots qui nous ressemblent – et réalité – des robots dont la forme est avant tout guidée par la fonction – que se situent encore la plupart de nos représentations du robot. Et quelles que soient les raisons qui nous ont poussés à les réaliser, qu’ils soient ou non à notre image, les robots cohabitent avec nous depuis longtemps et, à l’avenir, notre regard sur eux devra prendre en compte leur réalité.

  • Réplique  de  Robotrix  de Metropolis (Fritz  Lang,  1927), 1995

    Réplique de Robotrix de Metropolis (Fritz Lang, 1927), 1995

  • Droïde R2-D2 original utilisé sur le tournage de L’Empire contre-attaque (Irvin Kershner- 1980)- 1979 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

    Droïde R2-D2 original utilisé sur le tournage de L’Empire contre-attaque (Irvin Kershner- 1980)- 1979 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

  • Réplique du droïde de protocole C-3PO de La Guerre des étoiles (George Lucas- 1977)- 1997 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

    Réplique du droïde de protocole C-3PO de La Guerre des étoiles (George Lucas- 1977)- 1997 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

  • Réplique de l’endosquelette T-800 de Terminator 2 : Le Jugement dernier (James Cameron- 1991)- 2006 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

    Réplique de l’endosquelette T-800 de Terminator 2 : Le Jugement dernier (James Cameron- 1991)- 2006 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

  •  Original du robot NS-5 utilisé sur le tournage de i- Robot (Alex Proyas- 2004)- 2004 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

    Original du robot NS-5 utilisé sur le tournage de i- Robot (Alex Proyas- 2004)- 2004 Collection ScienceFictionArchi ves.com- Paris

Réplique de robotrix de Metropolis (Fritz Lang, 1927), 1995

En 2026, à la demande insistante de Joh Frederson, fondateur de la ville paradisiaque de Metropolis, le savant Rotwang donne vie à un robot conçu pour ressembler le plus possible à Maria, une fille d’ouvrier du monde souterrain. Freder, le fils de Joh, tombe éperdument amoureux de Maria et découvre que le bonheur des habitants de Metropolis est assuré par ceux qui triment en sous-sol. Quel secret cache finalement le robot Maria, trait d’union entre deux mondes et symbiose de l’organique et de la technique ?
Cette réplique a été réalisée en 1995, d’après la conception originale de Walter Schulze-Mittendorff. Le robot original était un costume qui n’a pas survécu aux rigueurs du tournage. Maria est le premier androïde de l’histoire du cinéma et reste à ce jour l’un des rares robots féminins. Son design résolument Art Déco a contribué à en faire une icône de la modernité.

Droïde R2-D2 original utilisé sur le tournage de L’Empire contre-attaque (Irvin Kershner, 1980), 1979

L’unité R2-D2 est un droïde astromech, type de robots conçu pour l’aide à la navigation spatiale et les réparations d’urgence. Il est pourvu d’une quantité impressionnante d’équipements et sa capacité d’adaptation est régulièrement mise à l’épreuve lors du conflit qui oppose les rebelles au terrible Empire galactique. Car R2-D2 est d’abord un compagnon de lutte fidèle et courageux, parfois même téméraire. C’est en tous cas l’avis de C-3PO et la cause de nombreuses chamailleries entre les deux amis.
R2-D2 est le fruit de la rencontre de l’imagination fertile de George Lucas et du travail de design de Ralph McQuarrie et Norman Reynolds sous la direction de John Barry lors de la préparation de La Guerre des étoiles. Le droïde présenté ici a été construit en 1979 pour la suite du film par la société White Horse Toy Company, de Tony Dyson. Huit exemplaires ont été fabriqués (en supplément de ceux du premier film) pour répondre aux différents besoins du tournage de L’Empire contre-attaque.

Réplique du droïde de protocole C-3PO de La Guerre des étoiles (George Lucas, 1977), 1997

Le droïde de protocole C-3PO maîtrise plus de six millions de formes de communication et est certainement très bavard dans la plupart d’entre elles ! Cela explique en partie pourquoi il se retrouve régulièrement dans des situations embarrassantes. Il lui faut alors toute l’aide de son compagnon de toujours, R2-D2, pour s’en dépêtrer.
Moulée sur un costume original conçu par Ralph McQuarrie et Norman Reynolds sous la direction de John Barry, cette réplique a été commercialisée par la société Don Post en 1997. Spécialisée dans les costumes et les masques de qualité, la société proposait alors des produits haut de gamme sur le thème de la saga de George Lucas.

Réplique de l’endosquelette T-800 de Terminator 2 : Le Jugement dernier (James Cameron, 1991), 2006

Le T-800 est un cyborg, créature faite de chair et de métal, en l’occurrence son endosquelette, pratiquement indestructible. Créé en 2029 par le super ordinateur militaire Skynet devenu conscient et violemment indépendant, le modèle T-800 est destiné à combattre sans relâche toute résistance humaine. Son squelette recouvert de tissus et de peau d’apparence humaine lui confère une terrible capacité d’infiltration qui trompe régulièrement les humains et oblige ceux qui connaissent son existence à douter constamment de la vraie nature de leurs camarades de combat.
Artiste accompli, James Cameron a lui-même imaginé l’apparence du robot qui se cache sous lestraits d’Arnold Schwarzenegger. Cette réplique réalisée par la firme Sideshow est particulièrement fidèle au costume original. Commercialisée en 2006, elle reste aujourd’hui encore une référence.

Original du robot NS-5 utilisé sur le tournage de i, Robot (Alex Proyas, 2004), 2004

En 2035, le robot NS-5 est un produit de consommation courante. Conçu dans le but de garantir un confort optimisé à son propriétaire, c’est un serviteur idéal : obéissant, résistant à l’effort et dépourvu de sentiments humains. Remplaçant logique du NS-4, la génération de robots précédente, cette nouvelle création de la firme USR semble être une véritable réussite jusqu’au jour où son concepteur, le docteur Alfred Lanning, est assassiné. Un robot aurait-il commis un meurtre et enfreint la plus importante des trois lois de la robotique imaginées et édictées par Isaac Asimov ?
L’apparence des robots NS-5 est due au travail du français Patrick Tatopoulos, designer du film. Ce robot a été utilisé en complément des effets numériques pour des scènes de révolte de robots. C’est pourquoi la finition de son visage simule des dégâts occasionnés lors des combats.